Portrait de Sophie Barrere

Fondatrice de Haut-relief, conseil en culture et patrimoine

Dans le cadre de la création de la Maison des Mémoires, nous avons eu le plaisir d’interviewer Sophie Barrère qui réalise l’inventaire des collections, des donations et des archives, qui seront présentées dans ce futur lieu de mémoires et de partage.

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L’inventaire est une mission fondamentale car il permet de répertorier les objets d’une collection. Dans le cadre de la Maison des Mémoires, cet inventaire comprend la collecte des mémoires des migrations, le fonds Martine et Sylvaine Dupic, les pièces archéologiques, le fonds Georges Clavel, ainsi que le fonds documentaire de l’ancien Musée de la Résistance et de la Déportation.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Sophie Barrère et j’habite dans le Pas-de-Calais. Forte de mes 20 années d’expérience au sein du réseau des Villes et Pays d’Art et d’Histoire, j’accompagne aujourd’hui les musées et collectivités dans leurs projets liés à l’histoire et au patrimoine. J’ai notamment occupé les fonctions de directrice de la culture à Saint-Omer et suis régulièrement sollicitée pour animer des formations à destination des acteurs du patrimoine dans les Hauts-de-France.

Qu’est-ce qui vous passionne dans l’histoire et le patrimoine ?

J’ai toujours été passionnée d’Histoire (J’ai un doctorat en Histoire de l’art médiéval). Ce qui m’a passionné dans cette collection que j’inventorie en ce moment pour la future Maison des Mémoires, c’est la possibilité de retracer les parcours de personnalités inspirantes. Leurs témoignages, souvent bouleversants, révèlent des individus profondément attachés à leurs valeurs et prêts à tout pour les défendre.

À côté, je travaille sur le projet d’une église qui va être réhabilitée en lieu culturel, ce qui lie, à la fois, mes connaissances en Histoire de l’art qui me permettent de caractériser la valeur de l’architecture et du mobilier qui se trouve à l’intérieur, mais également mes expériences dans la valorisation du patrimoine et dans les métiers de la culture, afin de créer un équipement d’interprétation du patrimoine autour des trésors d’Église et des richesses qu’on y trouve. Deux exemples qui illustrent ce qui me passionne dans la possibilité de mettre mes connaissances au service d’un projet culturel.

Comment avez-vous entendu parler du projet de la Maison des Mémoires ?

Tout d’abord par le biais de Memoriae, l’agence qui a remporté le marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour le projet muséographique de la Maison des mémoires. Julie Aycard, sa directrice, m’a proposé de travailler avec elle en tant que chargée des recherches documentaires. Dans un second temps, il s’est avéré que la direction des Affaires culturelles de la Ville cherchait un prestataire pour réaliser l’inventaire et le chantier des collections.

Quel est votre rôle dans le projet de la Maison des Mémoires ?

Le groupement se compose de deux partenaires principaux : Memoriae, le mandataire, et La Boîte à Histoires. On forme une équipe avec chacun son rôle précis. Julie Aycard , directrice de Memoriae, est chargée de la définition du projet et doit créer le parcours de visite. Céline Fournier, directrice de la Boîte à Histoires, est chargée de définir les principes de médiation. Chacun apporte en plus des compétences multiples (réalisateur, iconographe, spécialistes des outils numériques, etc). Mon travail c’est de compiler les données historiques et d’essayer parfois de démêler le vrai du faux parce que dans l’histoire d’une commune, il y a toujours un peu de légendes urbaines. Le but c’est de construire un discours sur une base solide.

Pouvez-vous nous parler un peu plus de votre mission d’inventaire ?

Mon rôle est de classer, trier et créer des outils exploitables pour l’équipe de la Maison des Mémoires.

Dans les collections de l’ancien Musée de la Résistance et de la Déportation, il y avait toute une série de dossiers nominatifs regroupant des résistants, des personnalités de la Seconde Guerre mondiale et des dossiers non classés. C’est passionnant de faire ce travail, car je découvre des parcours remarquables ou parfois des récits touchants.

J’inventorie également les objets que les Vénissians ont donné à la Ville lors de la collecte des mémoires des migrations dont l’objectif était de récolter des objets, des récits ou encore des photos qui illustrent les histoires des habitants venus de toute la France et du monde entier pour habiter à Vénissieux familles vénissianes. Certains nous ont fait don d’objets familiaux précieux, des vêtements de cérémonie, du textile, des vases, des photos de famille… Les gens qui ont fait ces dons étaient très heureux de les faire et de valoriser l’histoire de leur famille.

Merci à Sophie Barrere pour cet échange ! 

Pour en savoir plus sur la Maison des Mémoires

La Maison des Mémoires