
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Françoiz Breut, je suis française mais j’habite à Bruxelles en Belgique. À l’origine, je suis illustratrice, j’ai fait les Beaux-Arts. J’ai toujours été passionnée par la musique, j’en écoute beaucoup et je faisais partie d’une association qui organisait des concerts à Cherbourg, mais je n’avais pas eu l’occasion de faire de la musique moi-même, il n’y avait pas d’école dans mon quartier. Puis, j’ai rencontré un musicien, Dominique A, qui m’a invité à chanter sur ses morceaux. Je suis donc entrée dans ce milieu petit à petit, tout en continuant mon travail d’illustratrice.
Au début j’étais interprète et choriste avec lui, il m’a ensuite écrit mon premier disque, puis quelques morceaux de mes trois premiers albums. Ensuite à cette époque, j’ai continué à demander à divers auteurs de m’écrire des chansons. Mais au bout de mon quatrième album, j’ai eu envie d’écrire mes propres textes, de raconter mes propres histoires. Je joue vaguement du clavier et de la guitare, je bricole mais ça ne suffit pas pour composer toutes mes chansons, donc je m’entoure de musiciens. J’en suis actuellement à mon huitième album.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier album, Vif ?
J’ai commencé à travailler sur cet album peu de temps après le confinement qui nous a tous chamboulé. Alors que l’ambiance générale était plutôt mortifère, j’ai voulu aller retrouver des sensations de vie, d’enfance, en me rapprochant d’un bois imaginaire. J’ai grandi en banlieue, mais j’avais aussi la chance d’avoir la mer et la campagne pas loin. Maintenant que je suis à Bruxelles, je suis surtout entourée de béton. J’ai un manque de nature évident, j’ai donc eu envie d’aller observer, “analyser” tout ce qui vie, ce qui continue à pousser, cet espoir malgré le monde actuel. Cet album parle de tout ça.
Comment s’est créé le projet entre vous et l’École de Musique Jean-Wiener ?
L’École m’a contacté pour me proposer de venir écouter le travail des élèves autour de mes morceaux. J’étais très enthousiaste car n’ayant jamais été dans une école de musique, j’avais hâte de découvrir leur travail. Ils m’ont expliqué leur façon de travailler, leur méthode d’approche de la musique que je trouve intéressante, qui est beaucoup plus accessible, par exemple pour des personnes qui sont moins scolaires que dans les conservatoires et les cours de solfège classiques. J’étais aussi très curieuse de découvrir comment les élèves allaient interpréter mes morceaux.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce travail des élèves ?
Je suis donc venu écouter leur travail. Chaque groupe a sa façon de travailler selon leurs âges. Il y a des enfants, des adolescents, un groupe multi-générationnel. Ils ont tous travaillé un morceau différent avec leurs profs, c’était super émouvant pour moi de découvrir leurs versions, sachant que ce sont des morceaux que je joue depuis très longtemps.
Le premier groupe s’appelle Metanoïa , il est constitué de jeunes filles, Agathe, Lina, Ludivine et Anaël. Elles ont repris un de mes premiers morceaux. Il y a aussi ce grand groupe d’enfants, “débutant par l’orchestre”, un autre groupe d’adolescentes qui a travaillé avec des machines et des sons plus électroniques et puis enfin il y a un groupe multi-générationnel. Ce fut une super expérience pour moi, très émouvante, d’aller à leur rencontre et mélanger ma voix à leur arrangement.
Ils seront avec vous sur la scène de Bizarre! le 15 février prochain dans le cadre des Musicianes, ça sera votre première fois à Vénissieux ?
Oui, ça sera mon premier concert à Vénissieux. Je suis déjà venue jouer à Lyon et aux alentours mais jamais à Vénissieux donc j’ai hâte de pouvoir le faire et partager tout ça avec le public ! En plus, c’est un concert gratuit et je trouve ça très important que la musique soit ouverte à toutes et tous. C’est une belle initiative de proposer ce festival. Je remercie d’ailleurs toute l’équipe de m’y avoir invité.